Autrefois, au Rwanda, les hommes ne mourraient pas. Ils étaient appelés par Dieu Imana. Et ils répondaient à l’appel de Dieu. Fini, terminé. On ne les voyait plus. Pendant un certain temps, il y aurait toujours des amis, des connaissances, qui demanderaient les nouvelles de la personne éteinte comme on prend les nouvelles des vivants. Et on leur répondait avec surprise : « ne savez-vous donc pas qu’il a répondu à l’appel de Dieu Imana » ?! Et ainsi, tout le monde finissait par savoir… et on laissait les morts tranquilles. La vie finissait par reprendre le dessus.
Mais ceux qui sont morts de cette mort-là, de la main des hommes ou de la main des Dieux, ceux-là on n’a plus dit qu’ils avaient répondu à l’appel d’Imana. Ils ont été tués, massacrés, génocidés.
Pour les cent-soixante-mille (160.000) personnes tuées du 7 au 26 avril 1994 au Rwanda, faites germer des graines d’espoir.